Ça ira, par les supers éditions @antipodes, raconte la vie d’Eva, qui souffre d’une maladie - dont l’autrice s’assure de ne pas nommer - qui l’oblige à cadrer son quotidien autant que possible afin d’éviter des crises psychotiques ingérables ; de ses repas fixés à 19h tapante jusqu’à ses manches de pulls qui doivent être taillées au millimètre près, tout est minutieusement réglé.  

Les conseils de son entourage ne manquent pourtant pas mais le sport comme le bouddhisme reste des solutions vaines. Rien n’y fait, Eva est rongée par ses troubles et l’organisation stricte de son quotidien apparaît comme l’unique moyen de survie. Jusqu’au jour où la figure extravagante et inconstante de Gabi fait irruption, pour tout chambouler. 

Vainqueur du prix de la Meilleure première œuvre suisse de bande dessinée au festival @delémontbd en 2023, le récit, bien qu’accompagné par le trait sobre d’Anja Wicki, est contrebalancé par une palette de couleurs pastel qui donne un peu de légèreté à la routine maladive d'Eva. Bref, des thématiques abordées subtilement qui devraient parler à beaucoup d’entre vous.