« Cela m’arrive souvent de lire des livres de cuisine, peut être même plus pour en apprendre sur la culture d’un pays que pour réaliser les recettes. » On rejoint complètement l’auteur sur un point ; nous ne connaissons le Vietnam qu’à travers sa cuisine, nous aussi.

Alors on n’a pas eu la chance de s’y rendre, nous, mais c’est ce qui a motivé initialement André Derainne à faire une résidence à Ho Chi Minh-Ville durant deux mois.

On ne va pas vous mentir, c’est d’abord visuellement qu’on a accroché, comme sur Tinder, et ensuite le voyage nous a confirmé qu’on était amoureux. On découvre la ville en pleine saison des pluies, entre chaque averse, l’auteur déambule d’un quartier à l’autre, se laissant guider par les parfums, les sons, les ambiances. Il se perd, se retrouve et se perd à nouveau et c’est ce qui rend son vagabondage si prenant, on a l’impression de faire partie du voyage et que chaque coin de rue révélera son lot de surprises, comme si la suite du livre n’était pas déjà écrite.
L’atmosphère qui se dégage de ce roman est complètement dépaysante, l’aquarelle rend hommage à l’humidité de la saison et à l’omniprésence de cet orage qui menace, les découvertes culinaires vous tortureront (à ne pas lire à l’heure d’un repas) et la capacité de l’auteur à vous faire glisser à travers les pages rend l’expérience délicieuse.

C’est beau, captivant, ça sent bon. Et ça donne teeeeeellement faim.